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Focus sur le Plan régional d’accès à la santé du département [VIDEO]

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Credit TB – Catherine Deroche, conseillère régionale déléguée à la santé et Laurence Browaeys, déléguée territorial du Maine-et-Loire de l’ARS (Agence Régionale de Santé) Christian Gillet Président du Conseil Départemental, et jean Luc Davy de l’Association des maires de France vous expliquent à quoi consiste ce plan déjà mis en place cette année.

Catherine Deroche, conseillère régionale déléguée à la santé et Laurence Browaeys, déléguée territorial du Maine-et-Loire de l’ARS (Agence Régionale de Santé) vous expliquent à quoi consiste ce plan déjà mis en place cette année.

Un besoin d’accès aux soins criant

« Il est fait pour un accès aux soins, partout et pour tous. Lorsqu’on a pris les manettes de la région pays de la Loire, le président Bruno Retailleau nous a confié la mission sur la santé spécifique de façon répondre aux interrogations des élus, dont l’une des préoccupations était celle de l’accès aux soins » explique Catherine Deroche.

« Lorsqu’on a préparé le pacte pour la ruralité, on s’est aperçu que deux sujets majeurs inquiétaient les élus en territoire rural. C’était celui de la fracture numérique et l’accès aux soins. Cette sorte de désertification médicale, le terme est parfois peut-être un peu fort, mais qui est une vraie inquiétude pour les élus et pour leurs populations. Donc, cette mission a été conduite en partenariat avec l’ARS, puisque c’est l’Etat qui s’occupe de la santé » étant donné que la région n’a pas du tout cette compétence détaille Catherine.

« En pays de la Loire, on a un besoin croissant en santé avec une population qui vit plus longtemps que dans d’autres régions et aussi une natalité croissante.
Il y a des territoires plus fragiles que d’autres. La Vendée a un accroissement de population âgée par exemple sur le littoral. Ils viennent prendre leur retraite » constate la conseillère régionale. « Le département du Maine-et-Loire est le plus jeune de la région. Avec un taux de natalité de 2,7 », assure Christian Gillet, président du conseil départemental de la Maine et Loire.

« Il y a aussi une répartition inégale des professionnels de santé. On parle souvent de désertification médicale en milieu rural mais ce n’est pas qu’en milieu rural, ça peut-être dans certains quartiers de villes en milieu urbain ou périurbain. Par exemple, l’agglomération de Laval a des gros problèmes de densité médicale » montre du doigt la conseillère régionale.

Le projet a été voté en décembre, présenté en janvier, il a déjà commencé. Se traduisant par 15 mesures.

15 mesures pour favoriser la Région

Premier objectif. Renforcer l’offre de santé dans les territoires les plus menacés.

Mesure n°1. Soutenir l’innovation avec la création d’un fonds régional d’accompagnement à l’innovation en santé (FRAIS).
Catherine Deroche: « On souhaite en partenariat avec l’ARS pouvoir accompagner à la fois de l’innovation technologique de tout ce qui peut avoir trait à des métiers. Mais aussi à des innovations d’exercice avec des unités mobiles de réflexion. Il n’y aura pas de tabous dans la réflexion. Après on peut buter sur des difficultés. Mais on va essayer dès que des projets nous serons soumis, on verra comment on pourra les appliquer par des méthodes innovantes. » Coût total du FRAIS, 90 000€ en investissement et 90 000€ en fonctionnement.

Mesure n°2. Soutenir l’ingéniérie des projets locaux de santé élaborés par les professionnels de santé.
Catherine Deroche : « Quand une intercommunalité, un territoire s’engage dans la réflexion d’établir une réforme de santé pour les professionnels ou à un pôle santé. Souvent ils nous disent que c’est très long, que c’est compliqué. Donc on va les soutenir si ils font appel à un cabinet d’étude qui va les aider dans la réflexion pour monter leur projet. Et on a souhaité aussi conventionner avec l’association des pôles de maisons de santé libéraux pour accompagner les territoires et les professionnels de santé. Puisqu’ils ont l’expérience et le retour des maisons de santé qui sont sur la région. Afin qu’ils puissent aider soit dans le montage d’un projet soit « rebooster » des maisons de santé qui sont en état de déliquescence dans leur mode de fonctionnement. »

Mesure n°3. Soutenir l’investissement dans 35 nouvelles maisons de santé pluri-professionnelles d’ici 2021.
Catherine Deroche : « On a assouplit un peu les règles. Un guide aux élus a été fait pour les aider. »

Mesure n°4. Répondre aux situations d’urgence des petites communes et intercommunalités.
Catherine Deroche : « Ce sont des communes qui à un moment doivent gérer le départ d’un médecin. Et qui ont un local, quelque chose à rénover. Donc là on met un peu de fonds. A condition que le projet rentre dans le projet de santé à l’échelle du territoire. »

Mesure n°5. Soutenir l’engagement ponctuel de médecins volontaires internes, jeunes retraités en faveur des 10 territoires confrontés à des difficultés provisoires.
Catherine Deroche : « Cela est mis en place afin de pouvoir répondre de façon ponctuelle aux territoires. Si un médecin qui décède, qui s’en va et que la commune se retrouve sans médecins. On souhaite mettre des médecins pour quelques mois. »

Mesure n°6. Accompagner la recherche d’emploi du conjoint des professionnels de santé dans les territoires fragiles.
Catherine Deroche : « Les jeunes médecins veulent exercer différemment. Ils cherchent un emploi, une garde d’enfants, un territoire étudiant. »

Mesure n°7. Soutenir la prévention et l’éducation à la santé.

Deuxième objectif. Aider les élus et les professionnels à mieux préparer l’avenir.

Mesure n°8. Soutenir de façon renforcée et en amont les 10 territoires les plus menacés d’ici 2021.
Catherine Deroche : « On va faire un diagnostic en partenariat avec l’ARS et les élus locaux sur les territoires les plus fragiles à l’avenir. De façon à anticiper. »

Mesure N°9. Mieux informer les élus.
Catherine Deroche : « On va mettre un portail dédié aux élus. On va faire avec l’association des maires, la réformation des élus par rapport aux problématiques sur notre territoire ».

Mesure N°10. Faire émerger des maisons de santé pluri-professionnels universitaires.
Catherine Deroche : « Ça c’est une nouveauté. Et on a commencé à travailler avec le CHU de Nantes, la faculté de Nantes mais aussi des contacts avec le CHU d’Angers et sa faculté. L’idée c’est de dire que c’est une ouverture de l’hôpital, des CHU sur les maisons de santé. Et là, on est en train de travailler sur un projet où les médecins libéraux installés dans les maisons de santé sur tout les territoires pourraient participer à des programmes de recherches universitaires. »

Mesure n°11. Sensibiliser des futurs professionnels de santé à l’installation dans les territoires en difficulté.
Catherine Deroche : « L’objectif c’est de faire en sorte que si des maisons de santé s’engagent à accueillir des d’internes, d’étudiants en médecine, c’est forcément une attractivité supplémentaire. On s’est aperçu que les étudiants en médecine sont souvent issus des CSP (Catégorie Socio-Professionnelle) plus et de milieux urbains. Donc, quelqu’un qui a toujours vécu en ville aura moins l’attrait de la campagne. Car quand ils ont passé 10 ans d’études en ville, ils vont pas forcément aller en ville. »

Mesure n°12. Mise en adéquation des places de formations sanitaires et sociales avec les besoins des territoires et une meilleur prise en compte de l’exercice pluri-professionnel.
Catherine Deroche : « On veut aussi travailler au niveau de la commission de formation sur une meilleure formation d’adéquations des places de formations sanitaires, sociales. Et surtout dès le stade de formation, habituer les étudiants dans les professions médicales et para-médicales à travailler ensemble pour les préparer à leur futur exercice qui sera beaucoup plus pluri-professionnelle qu’aujourd’hui. On veut sensibiliser les futurs professionnels de santé à l’installation dans les territoires en difficulté. Donc la région souhaite être présente dans tous les forums. On veut aussi aller dans nos lycées et présenter les métiers de la santé notamment en milieu rural afin d’inciter les lycéens à faire des études en ce sens. »

Mesure n°13. Accompagner de façon spécifique les territoires vieillissants.
Catherine Deroche : « Puisque la région pilote le gérontopole. On souhaite auprès des territoires qu’il puisse aider les territoires au diagnostic et aux politiques publiques dans les territoires vieillissants.»

Mesure n°14. Observer de façon plus ciblée l’offre de santé de proximité.
Catherine Deroche : « Car on finance l’observation régionale de la santé. On va leur demander de travailler beaucoup sur cette offre de proximité. »

Mesure n°15. Sensibiliser les instances nationales pour faire évoluer les règlementations en santé.
Catherine Deroche : « C’est une façon de faire du lobbying pour faire bouger les choses dans pleins de domaines où il y a des freins. Que ce soit la désertification médicale ou la télé-médecine. »

Pour rappel, la région dépense 10 millions d’euros sur la santé dans tous ces domaines comparé au budget d’1 milliard dont elle dispose.

Une correspondance de Thomas Baritaud

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