Politique

Les élus de gauche écartés du schéma « enfants-famille » en colère dans le Maine-et-Loire

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Fatimata Amy, Gregory Blanc, Sophie Foucher Maillard et Jean-Paul Pavillon

Les élus du groupe de gauche ne décolèrent pas suite au résultat de l’appel à projets concernant la protection de l’enfance. Ils estiment qu’ils ont été écartés et demandent un moratoire, car ils sont en désaccord avec certaines propositions.

« La majorité départementale a adopté un schéma ‘enfance-famille’ ; ce qui se passe aujourd’hui me fait penser à un schéma ‘enfants-marchandise’ ». Fatimata Amy, énervée, rappelle que ce sont avant tout d’enfants dont il est question. « Cela touche aux fondements mêmes de nos missions ». Pour rappel, avec la nouvelle proposition de coût par jour, l’enfant « devra coûter environ 14000 à 20 000 euros en moins par an ».

Des élus « écartés »

Si les élus de gauche sont aujourd’hui en colère, c’est parce qu’ils n’ont pas été consultés sur le projet. « Il y a eu un blackout de Christian Gillet et de la majorité sur ce processus : aucun des élus de notre groupe n’a été associé, à quelque moment que ce soit, et à ce jour nous n’avons que les seules conclusions de cette démarche, aussi bien pour les classements que pour les autorisations et habilitations ».

Ils n’ont été associés à aucune des étapes du projet. Pourtant, ils n’étaient pas opposés à un appel à projets et tous étaient d’accord pour dire qu’il « fallait faire bouger la politique de la protection de l’enfance ». Le diagnostic sur ce qui n’allait pas était partagé. Les élus de gauche regrettent donc des mesures qui n’ont pas été réfléchies conjointement. « Il y a un problème d’efficacité. C’est mieux de réfléchir à plusieurs », lance Gregory Blanc.

« On est en droit de se demander si ce n’est pas quand même une gestion d’amateurs ».

Ils regrettent la méthode, car selon eux, la concurrence établie avec l’appel à projets fragilise les associations. « On a alerté à mainte reprise : attention à la mise en concurrence des associations ». Et justement, cet appel à projets sonne pour les élus de gauche comme une annonce brutale de fermeture des établissements n’ayant pas été retenus. Bien que Christian Gillet assure qu’il n’y « aura pas de licenciements massifs », les élus de gauche regrettent qu’avec cet appel à projets, « nous sommes sur une formule floue. Personne n’y voit clair, comme si la question des salariés était secondaire ». Fatimata Amy dénonce le fait que même s’il n’y a pas de licenciement massif, mais « ne serait-ce qu’un licenciement, c’est trop ».

Un doute sur l’aspect financier

Un autre point soulevé par ces élus est la garantie d’emprunts des établissements fermés. L’emprunt est garanti par le département ainsi que par la collectivité locale. Seulement, la question du remboursement se pose : « quid des garanties d’emprunt des établissements fermés ? ». En d’autres termes, qui paiera si des établissements ferment ? Une autre question financière est également soulevée par les élus de la gauche : ce sont les frais élevés liés aux transferts d’un établissement à un autre. Effectivement, un des grands objectifs du schéma enfance-famille est la réunification des fratries au sein des établissements. Mais le coût des frais de transport se pose. « Nous n’avons pas de réponses quant au coût des choses. Il faut être responsable, ne pas procéder comme des aventuriers ».

Un moratoire demandé

Les élus de gauche demandent donc un moratoire sur toutes les questions en suspend, « pour éviter les choix à la va-vite préjudiciables pour les enfants, les personnels, et contre-productifs à la société », déclarent-ils. Selon eux, le département « n’a pas vu venir les répercussions», et n’a pas eu de « vision globale sur cet appel à projets ». Un courrier sera donc adressé afin de formaliser les questions et les désaccords. « On est convaincu qu’on peut faire avancer le dossier ».

Elodie Longépé

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