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Protection de l’enfance. Près de 500 personnes manifestent devant l’hôtel du département à Angers

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(Crédit TB) Les salariés du secteur social se sont mobilisés contre les résultats de l’appel à projets du département.

Suite à la décision de Christian Gillet, président du conseil départemental, sur l’appel à projet Enfance, les salariés du secteur social du Maine-et-Loire se sont mis en grève devant l’hôtel du département à Angers, bloquant la circulation au boulevard Foch.

En juin dernier, le département avait lancé un appel à projet pour faire évoluer « sa politique en matière de protection de l’enfance, et notamment la qualité de prise en charge des enfants ». Huit associations ont été retenues. Cette décision va conduire 350 salariés au chômage. Les grévistes dénoncent une « marchandisation du travail social ».

Les salariés de l’APAECH (Association pour la Protection de l’Adolescence et de l’Enfance de CHolet), de l’ARPEJE 49 (Accompagnement à la Réalisation du Projet Éducatif pour le Jeune et l’Enfant), de l’ACADEA (Association de Conseil et d’Aide au Devenir de l’Enfant et de l’Adulte), des Tourelles, de l’URPEP (Union Régionale des Pupilles de l’Enseignement publique des Pays de la loire) avec les Écureils, de Cassiopée et d’autres associations se retrouvent avec leurs emplois menacés, ils sont allés manifester.

Les grévistes appellent le président du conseil départemental à la raison. « Christian Gillet peut encore se ressaisir. Sinon, nous allons manifester jusqu’à ce que la situation change » indique Jean-Bernard, travaillant à l’ASEA (Association pour la Sauvegarde de l’Enfant et de l’Adolescence à l’adulte).

« On doit continuer à travailler jusqu’à notre remplacement » 

Les deux associations qui subissent de plein fouet cette décision du département sont l’ARPEJE 49 et l’APAECH. Sur les 350 emplois menacés, 150 viennent de l’ARPEJE 49 et 120 de l’APAECH. « Ils seront licenciés quand les autres associations reprendront leur travail  On savait ce qu’il se tramait. Et les résultats sont catastrophiques pour les salariés » explique Dominique qui travaille au village Saint Exupery à Angers. « Je suis venu soutenir mes collèges. Tout comme des gens venus de Nantes, de la Sarthe, des étudiants, des pédopsychiatres » indique-t-il.

Christelle, 35 ans, est veilleuse de nuit. Elle travaille à l’ARPEJE 49, à la Rive Bleu. « On en sait pas plus. D’ici, la fin de l’année, on risque d’être licencié » interpelle la gréviste. « Je suis surtout venu manifester pour les enfants. On se demande ce qu’ils vont devenir » explique-t-elle.

Un délégué syndical de l’ARPEJE 49, Julien Gerland, est aussi choqué de cette décision. « On accueille 120 jeunes avec des projets innovants. Et aujourd’hui, on nous dit que notre dossier est mauvais et qu’il n’est pas retenu. Mais on doit continuer à travailler jusqu’à notre remplacement » soupire le délégué syndical.

« L’association l’APAECH va disparaître »

Coralie, 25 ans, travaille avec l’association Les Écureuils en tant qu’éducatrice spécialisée. « On est choqué par cette décision, c’est l’incompréhension. Mais le dénouement sera plus du négatif que du positif » selon l’éducatrice spécialisée.

Les grévistes dénoncent aussi que l’appel à projets a conduit à ce que la protection de l’enfance revienne « à des gros opérateurs qui ne sont pas d’Angers. Sans qu’aucun d’eux ne soit obligés de nous reprendre pour travailler » dénonce Ronan, 47 ans, de l’URPEP.

Le délégué syndical de l’APAECH, Matthieu Prats, est inquiet. « L’association va disparaitre. La peur est pour les 120 personnes qui se retrouveront sans emploi. On est dans une insécurité complète pour l’avenir » dénonce Matthieu.

L’appel à projet visait « à baisser le coût du travail » selon le délégué syndical de l’APAECH. « Ils ont voulu limiter le nombre d’opérateurs qui s’occupent de la protection de l’enfance pour faire des économies » explique Matthieu Prats. À coté de gros opérateurs comme ALADIN, l’APIJ (Action Préventive  et l’Insertion de la Jeunesse), ASEA, les Tourelles, « on ne pouvait pas répondre à l’appel d’offres, ce n’était pas honnête ».

« Nous n’avons pas de déficit, on faisait les efforts pour baisser les coûts, mais pourtant on a été classé dernier partout dans le classement de l’appel à projest » déplore-t-il. « On comprend qu’il fallait réorganiser la protection de l’enfance. On aurait pu se regrouper mais nous avons manqué de temps » estime le délégué syndical de l’APAECH.

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