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Cancer du rein : une première mondiale réalisée au CHU d’Angers [VIDEO]

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Crédit CHU Angers . Cancer du rein : une première mondiale réalisée au CHU d'Angers, photo de l'intervention.

Crédit CHU Angers . Cancer du rein : une première mondiale réalisée au CHU d’Angers, photo de l’intervention.

Une première mondiale vient d’être réalisée au CHU d’Angers dans le domaine du traitement du cancer du rein : une technique chirurgicale permettant de réduire considérablement les risques avant et après une opération d’une ablation partielle de l’organe. Les équipes du CHU d’Angers ont ainsi réalisé la première néphrectomie partielle du rein avec dans le même temps l’occlusion hypersélective, par voie endovasculaire*, des vaisseaux à destinée tumorale.

Les praticiens angevins poussent aujourd’hui la précision chirurgicale à un degré encore jamais atteint, permettant une préservation maximale du rein. Cette nouvelle technique est le fruit d’un travail pluridisciplinaire, d’experts en chirurgie urologique et en radiologie interventionnelle.  Cette première vient d’être réalisée dans une salle dite hybride, dédiée aux activités mixtes chirurgicales, endovasculaires* et mini invasives.

La chirurgie rénale : une opération délicate
Retirer une tumeur sur un rein est une pratique courante dans un CHU . Elle demeure cependant une opération délicate, car cela touche un organe dans lequel afflue une importante quantité de sang (voir chiffres clés). Cette opération est réalisée sous cœlioscopie. Cette technique permet au chirurgien de travailler avec des « pinces » introduites jusqu’à l’organe à travers de petites incisions cutanées, sans ouvrir la paroi abdominale et avec un gain de temps. « Aujourd’hui, une opération comme celle-ci va demander une heure d’intervention alors qu’habituellement sous cœlioscopie et avec des mains très expertes il faudra 2h30 voir 3H » précise le Chirugien Pierre Bigot.

Lorsqu’il retire les tissus cancéreux de l’organe, le chirurgien doit également couper une petite partie du rein (néphrectomie partielle). Pour limiter l’afflux de sang pendant cette incision, le chirurgien clampe l’artère qui alimente le rein, c’est-à-dire qu’il pince temporairement le principal vaisseau sanguin qui alimente le rein. Cette interruption momentanée peut faire souffrir le rein et, si celle-ci doit être prolongée, provoquer des anomalies parfois définitives de la fonction rénale. Une fois la tumeur retirée, le chirurgien doit suturer les petits vaisseaux qui étaient jusqu’alors connectés à ces tissus. Cette étape complexe nécessite fréquemment de transformer la coelioscopie en une chirurgie à ciel ouvert, avec une incision dans l’abdomen.

Pour répondre à ces problématiques jusqu’alors inhérentes à toutes les interventions de ce type, les Dr Pierre Bigot, de l’équipe du Professeur Abdel-Rahmene Azzouzi (chirurgie urologique) et Dr Antoine Bouvier de l’équipe du Professeur Christophe Aubé (radiologie interventionnelle) du CHU d’Angers ont mutualisé leurs expertises et imaginé une solution thérapeutique inédite à l’échelle mondiale.

Une préservation maximale du rein
Le principe est simple : au cours d’une seule et même intervention, juste avant l’ablation de la tumeur, le radiologue interventionnel cathétérise* l’artère rénale puis embolise de l’intérieur les vaisseaux sanguins (autrement dit, occlut les vaisseaux) alimentant la tumeur, tout en respectant les autres vaisseaux. Ainsi, seule la partie du rein à extraire sera dévascularisée. Le chirurgien ne touche pas à l’artère rénale. Le reste du rein continue d’être vascularisé, l’organe est préservé de façon optimale et le risque hémorragique est maîtrisé.

Cette technique est permise grâce à l’exploitation d’un équipement dernière génération implanté au CHU d’Angers : la salle hybride et sa très haute qualité d’imagerie. Pour ces gestes un travail de fusions des images scanner est réalisé en amont, afin de repérer les vaisseaux à emprunter. Des images radiologiques 3D permettent au radiologue interventionnel de réaliser une cartographie artérielle du rein et un repérage optimal de la tumeur.

Pour le patient, les pertes sanguines sont minimes, les douleurs post-opératoires sont amoindries et la durée d’hospitalisation raccourcie. Ainsi le patient qui a bénéficié de cette technique novatrice, a pu sortir 2 jours après l’intervention sans aucune complication hémorragique. « Ce que nous demande les patients c’est de régler ce cancer du Rein avec le moins ou pas d’effets secondaires, c’est l’objectif ! Et on ne peux le réaliser qu’avec toutes les expertises possibles » précise le Professeur Abdel-Rahmene Azzouzi (chirurgie urologique).

Cette approche multidisciplinaire en salle hybride pousse la précision chirurgicale à un degré encore jamais atteint pour les pathologies rénales. Une prouesse technique et humaine au bénéfice du patient.

Une première mondiale en chirurgie urologique : chiffres clés et lexiques

– 12 000 tumeurs rénales découvertes par an en France ; un chiffre qui augmente de 3% par an.
– 40 à 50 % des chirurgies rénales sont des ablations partielles du rein (néphrectomie partielle). Dans les autres cas, le rein doit
être complètement retiré.
– 1/5 de la quantité de sang circulant dans le corps passe par les reins à chaque battement de cœur.
– 400 ml de sang sont perdus, en moyenne, lors d’une néphrectomie partielle traditionnelle.

Endovasculaire : l’intérieur des vaisseaux sanguins.

Embolisation par voie endovasculaire : avec un système de cathéter, le praticien passe par l’intérieur des vaisseaux sanguins pour aller emboliser (ou boucher) ces vaisseaux.

Le reportage de TF1 sur cette première mondiale

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