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A Angers hier soir, ils sont devenus Français !

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Photo Préfecture de Maine-et-Loire. Cérémonie de naturalisation hier soir en Préfecture de Maine-et-Loire.

Photo Préfecture de Maine-et-Loire. Cérémonie de naturalisation hier soir en Préfecture de Maine-et-Loire.

« La France est désormais votre patrie, vous pouvez être fiers d’être Français !» (*) .Ce lundi 6 juillet était synonyme d’officialisation d’identité, « enfin ! » diront certains. En effet, c’est hier, à l’occasion d’une cérémonie à la préfecture du Maine-et-Loire que de « nouveaux » Français se sont vus remettre leur décret de naturalisation par le préfet Mr François Burdeyron.

Pour cette session, 145 récipiendaires dont 25 enfants étaient attendus. Ils réunissaient à eux tous 42 nationalités différentes, certains acquérant la nationalité française par décret, et d’autres par mariage.

Une jeune femme d’origines sénégalaise, camerounaise et cap-verdienne déclarera «  Je me sens autant française que citoyenne du monde », pour elle qui habite en France depuis de nombreuses années, ça lui « paraissait logique que [sa] nationalité suive ». Et surtout, elle souhaite passer le concours de l’administration de la fonction publique de l’Etat, ce qui est impossible en étant de nationalité étrangère. C’est aussi pour des raisons professionnelles qu’une aide soignante d’origine malienne a cherché à être naturalisée française, effectivement c’est obligatoire si elle veut être fonctionnaire comme elle le souhaite, et c’est ainsi en écho à un refus d’emploi qu’elle s’est lancée dans la procédure.

Aussi, comme elles le rappelleront, « la nationalité française n’implique pas que l’on renie la nationalité d’origine ». Ainsi, ces deux femmes dont la vue réside en France ont-elles à présent la double nationalité.
Pour autant, l’aspect professionnel n’est pas le seul booster dans la volonté de l’obtention de la nationalité française. Deux mères de famille, d’origine malienne pour l’une et camerounaise pour l’autre, nous confieront : « C’est pour mes enfants que je fais ça », pour leurs enfants et donc par implication par crainte « avec tout ce qui se passe aujourd’hui, la montée du FN (…), il vaut mieux être français ».

Les « nouveaux » citoyens sont souvent impliqués dans la politique française même si ils ont dû apprendre à entretenir une inévitable distance en tant qu’étranger. Ils se sentent concernés et veulent pouvoir s’exprimer car ils ont «leur mot à dire », surtout en cette période d’instabilité, voir de crise, identitaire du pays.

Certaines procédures sont rapides, d’autres plus longues ; une jeune marocaine a du résider pendant cinq ans sur le territoire français avant de pouvoir lancer la procédure de naturalisation par décret, et ce après un ajournement d’une année étant donné son statut de lycéenne à l’époque. Les personnes cherchant à bénéficier de la nationalité par mariage ont dû obtenir plusieurs titres de séjours d’un an, puis un titre de résidence, avant d’effectuer leur demande. Un commentaire sur la procédure a été : « Je trouve la procédure assez juste […], on ne se sent pas forcément jugé et critiqué ».

Pour les jeunes d’environ 15 ans, la question « Pourquoi voulez-vous être de nationalité française ? » paraît obsolète, ils se sentent déjà français, c’est « normal », si ce n’est « logique » pour eux.
A l’occasion de cette cérémonie, équivalence d’étape juridique décisive, les uns se diront « soulagés », « fiers », voir entiers car obtenir la nationalité française signifie avoir des droits reconnus comme tout français ; mais pour les autres c’est plutôt « une question de garantie ».

Malgré la réception de ce décret de naturalisation, n’est-il pas ancré une indubitable dissemblance..? « Je ne serais jamais Française puisque la première question que vous m’avez posée c’est « De quelles origines êtes-vous ? », on me le demandera toujours ». Une pensée qui ne saurait être unique.

Cependant, « être Français » est encore très loin d’être synonyme d’ « être Européen ». Hormis la dimension pratique pour circuler dans l’espace de l’Union Européenne. Même les plus jeunes, collégiens, lycéens, à qui l’on cherche à inculquée cette identité européenne y sont insensibles.

Par ailleurs, le film explicatif diffusé en début de séance n’évoquera pas le point européen. Il rappellera que devenir français « n’est pas une formalité », mais un ensemble de principes et de valeurs forgés pas l’histoire de la France, notamment avec la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 et bien sûr sa devise « Liberté, Egalité, Fraternité ». Se voulant pédagogique, la courte vidéo présentée insistera sur cet élément ainsi que sur la loi, le devoir ainsi que les principes de respect, de laïcité et de démocratie.

Par la suite est intervenu Mr le préfet, François Burdeyron, entouré de trois parlementaires et de trois préfets « témoins du fait que l’Etat s’associe à ce moment important ». Ce discours soulignera essentiellement la forte portée de cette étape finale qui est pour tous l’adhésion à « une communauté de valeurs, de règles » et de symboles. Mr François Burdeyron précise que ma France est territoire de paix contrairement à d’autres pays, et que la participation à la vie politique (locale et nationale) est non seulement « une chance » et « un pouvoir » mais aussi « un devoir » et « une responsabilité ». L’égalité des droits malgré les différences de culture d’origine de religion, sera un autre point de ce discours avant d’en venir au troisième principe de la fraternité impliquant le respect des lois et aussi le droit au même respect en tant que Français. Il avouera que la France est un territoire « de divisions, de dissociations, de rivalités » mais que c’est la sa force puisque néanmoins « l’essentiel nous unis, c’est le respect de la loi, c’est le respect de la règle [choisies par] la représentation nationale ». « Vous devenez les héritiers, profondément, de tout ceux qui ont fait la France » annoncera-t-il, en parallèle avec l’ « héritage de leur propre histoire » qu’ils apportent en complément pour enrichir la France ».

Après la remise nominative des dossiers d’accueil et avec un petit mot de Mr le Préfet pour chacun, la cérémonie s’achèvera sur l’hymne national français.

Aussi, ce lundi 6 juillet 2015 à ceux pour qui être Français apparaît comme une évidence, mais aussi à ceux pour qui ce n’est nullement une vocation mais une nécessité, Mr le Préfet François Burdeyron a-t-il souhaité la bienvenu déclarant : « nous sommes heureux de vous accueillir ».

(*) extrait du film du ministère de l’intérieur présenté à l’occasion de la cérémonie de naturalisation français du lundi 6juillet 2015

Marie Monkam

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