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En Pays de la Loire : 17 000 nouveaux ménages à loger chaque année d’ici 2040

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Si les tendances démographiques et les comportements se poursuivaient, les Pays de la Loire pourraient gagner chaque année jusqu’à 17 000 nouveaux ménages d’ici 2040. La baisse du nombre moyen de personnes par ménage se poursuivrait, principalement sous l’effet du vieillissement de la population. Les personnes seules et les personnes âgées de plus de 60 ans seraient ainsi les plus grands contributeurs à la croissance du nombre de ménages. L’augmentation du nombre de ménages ne ralentirait qu’à partir de 2030, sous l’effet du « papy-boom ».

Les besoins en logements devraient donc demeurer élevés. Les politiques d’aménagement et d’habitat seront confrontées à des enjeux localisés : les zones en tension du littoral et des grands pôles urbains, et les zones à croissance modérée à l’est de la région. Face aux difficultés rencontrées par certains ménages pour se loger en ville, pouvoirs publics et observateurs ont renforcé la concertation autour des enjeux d’aménagement des territoires, notamment périurbains.

L’augmentation très sensible du nombre de personnes âgées et de ménages d’une personne pose, quant à elle, des questions de cohésion sociale et de politiques de lutte contre l’isolement.

Jusqu’à 17 000 ménages supplémentaires par an d’ici 2040

Si les tendances récentes se poursuivaient, la région gagnerait chaque année en moyenne 17 000 ménages, soit 520 000 nouveaux ménages d’ici 2040. Deux facteurs expliqueraient ce fort accroissement : le dynamisme démographique dans la région, avec près de 900 000 habitants supplémentaires d’ici 2040, et la diminution de la taille moyenne des ménages. De 2,3 en 2010, le nombre de personnes par ménage passerait en effet à 2,1 en 2040, principalement sous l’effet du vieillissement de la population (départ des enfants, décès du conjoint…). La région, avec Provence-Alpes-Côte d’Azur, se situerait ainsi au 3e ou 4e rang des régions ayant le plus fort accroissement du nombre de ménages, derrière Île-de-France et Rhône- Alpes, devant Aquitaine et Bretagne.

Avec 17 000 nouveaux ménages chaque année, l’accroissement annuel du nombre de ménages serait un peu moins fort qu’au cours des vingt dernières années (+ 20 000 ménages par an). Le rythme de progression ne serait pas uniforme d’ici 2040 : une augmentation de 18 000 ménages chaque année jusqu’en 2030 devrait précéder un fort ralentissement (+ 14 000 ménages), avec l’arrivée progressive aux grands âges des générations nombreuses du « baby-boom ».

Conséquence du vieillissement de la population, l’augmentation du nombre de ménages serait principalement portée par des ménages âgés de plus de 60 ans (+ 7 300 ménages en moyenne annuelle) et les personnes seules (+ 11 700).

Une croissance qui génèrerait des besoins en logements durablement élevés…

La forte augmentation du nombre de ménages devrait se traduire par d’importants besoins en logements.

Elle n’est cependant pas la seule composante dans l’évaluation des efforts de construction. La place importante qu’occupe le logement secondaire dans la région (11,2 % contre 9,6 % en France métropolitaine)constitue, via les transformations de résidences principales en résidences secondaires et inversement, un aléa à l’évaluation des besoins en logements, en particulier le long du littoral. L’évolution de la vacance en sera également un autre déterminant.

… mais inégalement répartis sur le territoire

Les deux tiers des nouveaux ménages s’installeraient en Loire-Atlantique et en Vendée. D’ici 2040, la Loire- Atlantique en gagnerait 210 000 (pour moitié concentrés dans la métropole nantaise et sa couronne), la Vendée 120 000 (soit + 1,3 % par an en moyenne, pour moitié sur le littoral) et le Maine-et-Loire 100 000 (+ 0,8 % par an en moyenne). Entre 2010 et 2040, le nombre de ménages augmenterait plus modérément dans la Sarthe (+ 60 000) et dans la Mayenne (+ 30 000).

Les pouvoirs publics seront confrontés à des enjeux localisés : dans les zones en tension, principalement le long du littoral et dans les grandes agglomérations, la question du volume de logements à construire est centrale. Selon le type de territoire et de marché du logement, il s’agit de produire une offre équilibrée et diversifiée – locatif social, locatif libre, accession sociale à la propriété et accession libre à la propriété – qui corresponde à l’éventail des revenus des habitants. À l’inverse, dans les zones à croissance modérée à l’est et au nord de la région, qui se caractérisent par des taux de vacance plus élevés, c’est la question de l’inadéquation entre l’offre et la demande qui est posée et qui soulève, au-delà de la réponse apportée par la politique du logement, des enjeux d’attractivité des territoires.

 Étalement urbain et régulation

Pendant plus d’une décennie, la vigueur démographique de la région s’est accompagnée d’un étalement urbain conséquent. Il est le résultat de la difficulté pour les ménages de concilier désir d’accession à la propriété individuelle et contrainte budgétaire, suite à l’augmentation des prix du foncier dans les pôles urbains.

Si les tendances actuelles venaient à se poursuivre jusqu’en 2040, les écarts de croissance du nombre de ménages resteraient importants entre les grandes agglomérations de la région et leurs périphéries. Les agglomérations du Mans, d’Angers, de Laval et de Nantes connaîtraient une croissance annuelle moyenne inférieure à + 0,8 %. Celle-ci génèrerait un volume de ménages modéré, excepté pour la métropole nantaise (+ 70 000 ménages d’ici 2040) étant donné sa taille. La périphérie de la métropole nantaise quant à elle contribuerait pour 13 % à l’augmentation du nombre de ménages dans la région d’ici 2040. Celle-ci serait également supérieure à 0.8% dans les zones en périphérie des autres grandes agglomérations (Angers,Laval, La Roche-sur-Yon et Le Mans).

Les statistiques récentes montrent cependant que la part des logements construits en périurbain diminue : en 2010, 20 % des mises en chantier se font dans les pôles urbains des grandes aires urbaines, contre 27 % dans les années 2000 à 2002. Les logements « individuels purs » ne représentent plus que 46 % des logements commencés en 2010 dans les Pays de la Loire, contre 66 % dans les années 2000 à 2002. Il est cependant trop tôt pour pouvoir affirmer l’émergence d’un retournement de tendance. La forte baisse de la part des logements « individuels purs » mis en chantier depuis 2007 laisse à penser que cette évolution est liée à la crise économique. L’augmentation progressive du nombre de logements collectifs depuis le début des années 2000 rend néanmoins envisageable l’hypothèse d’un retournement de fond.

Demande des ménages, prix et taille du logement : trois ingrédients à concilier pour les pouvoirs publics

La maîtrise de la croissance en périphérie des villes pose la question de la capacité des grands pôles urbains à absorber la forte demande en logements dans les années à venir. Elle se heurte également aux aspirations des ménages : la localisation en centre-ville demeure connotée négativement pour une frange de la population et le désir d’accéder à la propriété d’un grand logement individuel reste fort. De plus, pour certains, il n’est financièrement pas accessible dans les grands pôles urbains. À l’exception des familles monoparentales nombreuses, la taille des logements a augmenté dans la région pour tous les types de ménages entre 1999 et 2008. Dans la région en 2008, les personnes seules occupent en effet un logement composé de plus de 3 pièces en moyenne et les ménages de deux personnes, un logement composé de 4 à 5 pièces.(Source INSEE et Prefecture des Pays de la Loire)

Vincent BONNEFOY, Delphine LEGENDRE (Insee), Chloé GICQUEL (Dreal)

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