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Plus d’un jour de retards cumulés, sur une année, en TER, sur l’axe Angers-Tours

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Plus d’un jour de retards cumulés, sur une année, en TER, sur l’axe Angers-Tours

Constat .La rentrée est parfois l’occasion de repartir avec des bonnes résolutions. En cette période de prise de conscience générale autour de la préservation de notre environnement et de notre planète, certains ont sans doute fait le choix de se rendre sur leur lieu de travail avec un mode de transport plus doux. Le train fait évidemment partie des alternatives possibles mais son utilisation quotidienne est incompatible avec une activité professionnelle. La preuve, sur l’axe Tours-Angers, avec plus d’un jour de retards cumulés en un an.

La région Pays-de-la-Loire, compétente en matière de transport, a investi 560 millions d’euros entre 2012 et 2017 en faveur du ferroviaire. Une enveloppe budgétaire conséquente que la Chambre des comptes a estimée « insuffisante » en termes de gains pour l’usager, dans un rapport publié en juin dernier. Les orientations prises par la SNCF, à l’échelle nationale, font couler beaucoup d’encres en raison des choix globalement restrictifs pour le citoyen lambda avec moins de présences en gares et un réseau secondaire qui continue de disparaître au profit des grandes lignes. L’axe Nantes-Orléans, qui désert notamment Angers et Tours, fait partie de ce réseau prioritaire, avec des wagons bien chargés toute l’année. La fiabilité n’est, pour autant, pas franchement au rendez vous…

Un trajet d’une heure à priori sans embûche

Une centaine de kilomètres séparent Angers de Tours. Le paysage ligérien est époustouflant sur cette ligne qui longe le fleuve royal. En conséquence, la topographie n’est pas exigeante pour le train avec quasiment aucune montée et peu de virages. Pourtant, en effectuant quotidiennement ce trajet, cette heure de transport, à priori sans embûche, s’est transformée en 25 heures de retards(1) sur une année. Dans le public et dans certaines entreprises privées, des « badgeages » sont imposés au personnel, avec des plages horaires d’arrivées et de départs définies et un compteur d’heures global qui ne peut descendre en dessous d’un certain seuil. Malheureusement, le temps perdu dans le train n’est pas retenu, et ce compteur peut vite se retrouver dans le rouge. La course contre la montre devient alors permanente. Le recours aux transports en commun, que les dirigeants politiques ne cessent de promouvoir actuellement, pour réduire la circulation des véhicules polluants, est donc totalement incompatible avec une activité professionnelle.

Pourtant le tableau n’est pas complètement noir, les TER sont généralement propres, confortables, avec de la place (excepté les vendredis soirs quand les étudiants de Nantes et Angers rentrent chez eux, et où les wagons sont aussi remplis qu’un RER à plus belles heures). Le gain de temps potentiel entre le train (1 heure de trajet) et la voiture (1h30) ou la possibilité de travailler pendant le trajet sont de sérieux arguments, en plus du gain environnemental. Même au niveau économique, malgré une augmentation de 7 euros, au moment des étrennes (le prix de l’abonnement est passé de 183 euros à 190 en 2019), le fait d’éviter le péage, l’usure de la voiture et le prix du carburant est profitable. Mais, ces avantages indéniables qui ne peuvent malheureusement pas gommer le manque de ponctualité.

Des horaires inadaptés à la tenue d’une activité professionnelle

Au-delà des retards, qui représentent tout de même un inconvénient majeur dans la perspective de rendez-vous pros en début ou en fin de journée, les trajets proposés limitent considérablement ne laissent que très peu d’options. Si les départs le matin sont relativement adaptés (un train toutes les heures), les retours vers Tours, le soir, sont clairement insuffisants et, pour le coup, inadaptés. Le dernier train entre Angers et Tours, part à 19 heures. Or, dans bien des professions, des réunions ou des événements imposent de travailler jusqu’à 19, 19h30 ou 20 heures. Avec le fonctionnement actuel, cette éventualité est à oublier, et il faut alors composer avec un supérieur ou des collaborateurs bien conciliants au moment de vous éclipser pour rejoindre la gare… Si la régularité semble s’améliorer ces dernières semaines, la route est encore longue pour rendre ce mode de transport attractif pour une utilisation au quotidien !

Les tableaux « magiques » de la SNCF

Je vous laisse mener l’enquête mais comme vous pourrez le constater vous même en empruntant cette ligne régulièrement, notamment l’heure d’arrivée à Angers Saint-Laud est totalement aléatoire 9h02, 9h03, 9h04, 9h07… Le train d’après les horaires affichés sur les documents « print » de la SNCF est sensé arrivé à 9h02, mais les panneaux d’affichages, sur des télévisions LCD, affichent des horaires totalement imaginaires et « évolutifs » pour minimiser les retards quand le train n’est pas à l’heure.

L’heure d’arrivée à Angers Saint-Laud est totalement aléatoire 9h02, 9h03, 9h04, 9h07

(1) Période de relevé des retards du 2 septembre 2018 au 2 septembre 2019. Mode de fonctionnement : seuls les trajets avec un retard de plus de 10 minutes ont été comptabilisés pour donner un rendu cohérent, sinon, il aurait fallu relever trop de retards… Les retards ont aussi été plafonnés à 4 heures (le temps de rentrer chez soi reprendre son véhicule ou de trouver un covoiturage, puis de rejoindre le lieu de travail, c’est approximativement le temps nécessaire…).

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